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Judas reçut ce morceau de pain, n’ajoute pas qu’il le mangea. Est-ce qu’eu effet Judas ne mangea point le morceau de pain ? Ne peut-on pas dire que, lorsqu’il eut pris ce morceau de pain, le démon, qui lui avait suggéré la pensée de trahir son Maître, craignant qu’en mangeant de ce pain il ne renonçât à son dessein, se hâta d’entrer en lui aussitôt qu’il l’eut reçu des mains du Sauveur, et le fit sortir aussitôt de la maison ? On peut dire encore, avec autant de raison, que de même que celui qui mange indignement le pain du Seigneur ou boit indignement son calice, le mange et le boit pour sa condamnation ; ainsi Jésus donna ce pain aux uns pour leur salut, et à Judas pour sa perte ; en sorte que Satan entra en lui aussitôt qu’il l’eut reçu.


S. Chrysostome : L’Evangéliste ajoute : « Or, il était nuit, » pour faire ressortir l’audace téméraire de Judas, que le temps ne dut ni retenir ni détourner de son dessein. — ORIG. Cette nuit extérieure et sensible était d’ailleurs la figure des ténèbres, qui s’étendaient sur l’âme de Judas. — S. GREG. (Moral., 2, 2.) La circonstance du temps fait ressortir la nature et la fin de l’action, et l’Evangile nous fait voir Judas accomplissant dans la nuit son œuvre de trahison, parce qu’il ne devait jamais eu concevoir de repentir.


Versets. 31-32.


ORIG. (Traité 32 sur S. Jean.) Après les glorieux témoignages qu’avaient rendus au Sauveur les prodiges qu’il avait opérés, et le miracle de la transfiguration, la glorification du Fils de l’homme commença lorsque Judas, avec Satan, qui était entré en lui, sortirent du lieu