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lui dit : Seigneur, qui est-ce ? » Précédemment l’Evangéliste avait dit sur le sein, il dit maintenant sur la poitrine. — ORIG. On peut dire encore qu’il était couché sur le sein de Jésus, et qu’ensuite il monta plus haut et reposa sur sa poitrine. Il semble que s’il ne se fût point reposé sur la poitrine de Jésus, et qu’il fût resté couché sur son sein, le Seigneur ne lui aurait pas fait connaître ce que Pierre désirait savoir. En reposant donc en dernier lieu sur la poitrine de Jésus, il nous apprend qu’il était le disciple privilégié de Jésus, par l’effet d’une grâce plus haute et plus abondante. — Bède : Ce repos qu’il prend sur le sein et sur la poitrine de Jésus, n’est pas seulement la preuve de l’amour du Sauveur pour lui, mais le présage de ce qui devait arriver, c’est-à-dire, que Jean devait puiser sur la poitrine de Jésus cette voix qui devait retentir et qu’aucun des siècles précédents n’avait entendue. — S. AUG. (Traité 61 sur S. Jean.) Le sein est en effet ici la figure d’un mystère caché, et le sein de la poitrine est comme la source secrète de la sagesse.


S. Chrysostome : (hom. 72.) Cependant Nôtre-Seigneur ne fait pas encore connaître par son nom le traître disciple : « Jésus lui répondit : C’est celui à qui je présenterai le pain trempé. » Cette manière de le faire connaître avait pour but de lui faire changer de résolution ; et puisqu’il n’avait point rougi de s’asseoir à la même table que son divin Maître, il devait rougir au moins en mangeant le même pain.


« Et ayant trempé du pain, il le donna à Judas Iscariote, fils de Simon. » — S. AUG. (Traité 62.) On ne peut admettre, avec quelques lecteurs superficiels, que Judas reçut alors seul le corps du Seigneur ; nous devons admettre au contraire que le Sauveur avait déjà distribué le sacrement