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S. Chrysostome : Si vous désirez connaître la cause d’une si grande familiarité de la part de Jean, c’était l’amour de Jésus pour lui, c’est pour cela qu’il ajoute : « Celui qu’aimait Jésus. » Jésus aimait tous les autres Apôtres, mais il avait pour celui-ci une affection plus spéciale. — ORIG. Je pense que Jean, reposant sur le sein du Verbe, veut nous apprendre qu’il goûtait, un doux repos dans la considération des mystères secrets du Verbe. — S. Chrysostome : Il voulait encore montrer par là qu’il était innocent du crime de trahison, et il s’exprime de la sorte pour ne point vous laisser penser que Pierre lui fit signe comme à quelqu’un qui lui serait supérieur en dignité. En effet, l’Evangéliste ajoute : « Simon-Pierre lui fit signe et lui dit : Qui est celui dont on parle ? » En toutes circonstances, nous voyons Pierre comme emporté par la vivacité de son amour ; comme il en a déjà été repris par le Sauveur, il ne prend plus lui-même la parole, et cherche à savoir ce qu’il désire par l’intermédiaire de Jean, car le saint Evangile nous montre partout Pierre, plein de ferveur, et vivant dans une grande intimité avec Jean.


S. AUG. Remarquez ici cette manière de s’exprimer sans parler, et par un simple signe. Il lui fît signe dit l’Evangéliste, et il lui demande, c’est-à-dire, il lui demande par le signe même qu’il faisait ; car si la pensée seule est un véritable langage, comme l’atteste l’Ecriture dans ce passage : « Ils dirent en eux-mêmes, » combien plus peut-on parler par signes, puisqu’alors on manifeste au dehors par une expression quelconque la pensée qu’on a conçue dans son cœur ? — ORIG. On peut dire encore que Pierre commence par faire signe, et que non content de ce signe, il fit cette question : « Quel est celui dont il parle ? »


« C’est pourquoi ce disciple s’étant penché sur la poitrine de Jésus,