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celui que j’ai envoyé, c’est moi-même qu’il reçoit. » — ORIG. En effet celui qui reçoit l’envoyé de Jésus, reçoit Jésus, qui demeure dans celui qu’il a envoyé, et celui qui reçoit Jésus, reçoit son Père ; donc recevoir celui que Jésus envoie, c’est recevoir le Père lui-même. On peut encore donner cette explication. Celui qui reçoit mon envoyé, arrive jusqu’à me recevoir moi-même, mais celui qui me reçoit, non dans la personne d’un de mes envoyés, mais qui me reçoit même lorsque je viens dans les âmes, reçoit mon Père, de sorte que mon Père et moi nous demeurions en lui.


S. AUG. (Traité 59.) Les ariens, en entendant ces paroles, s’empressent de recourir à ces degrés, qui au lieu de les élever sur les hauteurs de la vie, les précipitent dans l’abîme de la mort. Autant, disent-ils, l’Apôtre diffère du Seigneur qui l’envoie, autant le Fils diffère du Père. Mais lorsque le Sauveur fait cette déclaration : « Mon Père et moi nous ne sommes qu’un, » il ne permet pas le moindre soupçon de différence entre le Père et le Fils. Comment donc devons-nous entendre ces paroles du Seigneur : « Celui qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé ? » Si nous voulons les entendre dans ce sens, que le Père et le Fils ont une même nature, la conséquence naturelle de ces autres paroles : « Celui qui reçoit mon envoyé, me reçoit, » paraît devoir être que le Fils et l’envoyé ont aussi une même nature. On pourrait donc supposer que le Sauveur a voulu dire : Qui reçoit celui que j’ai envoyé me reçoit en tant qu’homme, mais qui me reçoit comme Dieu, reçoit celui qui m’a envoyé. Toutefois, en s’exprimant de la sorte, ce n’est point l’unité de nature qu’il voulait faire ressortir dans la personne de celui qui est envoyé, mais l’autorité de celui qui envoie ; si donc vous considérez Jésus-Christ dans Pierre, vous y trouverez le maître