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Ne soyons donc point scandalisés, si nous essayons quelque injure de nos serviteurs ou de quelqu’un de nos inférieurs, en considérant l’exemple de Judas, qui, malgré les bienfaits infinis dont Jésus l’avait comblé, paya son bienfaiteur par la plus noire des trahisons. — S. AUG. Ceux qui avaient été choisis se nourrissaient du corps du Seigneur ; Judas, au contraire, mangeait le pain du Seigneur contre le Seigneur ; ceux-ci mangeaient la vie, celui-là mangeait son châtiment, car celui qui mange ce pain indignement, dit l’Apôtre, mange sa propre condamnation.


« Je vous dis ceci dès maintenant, et avant que la chose se fasse, afin que lorsqu’elle arrivera, vous me reconnaissiez pour ce que je suis, » c’est-à-dire, pour celui que cette prophétie avait pour objet. — ORIG. Jésus ne dit pas aux Apôtres : Afin que vous croyiez en général, comme s’ils ne croyaient point, mais il veut leur dire : Afin que non contents de croire vous arriviez à pratiquer. Il leur recommande de persévérer dans la foi, et de ne s’exposer à aucune des occasions qui pourrait la leur faire perdre. Et en effet, parmi tous les motifs de crédibilité sur lesquels reposait la foi des disciples, ils eurent celui de voir s’accomplir les prophéties qui avaient Jésus-Christ pour objet.


S. Chrysostome : (hom. 72.) Les Apôtres devaient bientôt partir pour prêcher l’Evangile et pour être exposés à toute sorte d’épreuves, il les console donc par avance de deux manières : d’abord en leur promettant d’être lui-même leur consolateur : « Vous serez heureux, pourvu que vous pratiquiez ces choses ; » puis en leur prédisant que les hommes eux mêmes s’empresseront de leur prodiguer les secours dont ils auront besoin : « En vérité, en vérité je vous le dis, celui qui reçoit,