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lorsqu’ils se donnent mutuellement l’hospitalité, et lies chrétiens se le rendent les uns aux autres, même dans ce qu’il a d’extérieur. Sans aucun doute, il est mieux et plus conforme à la vérité, de le rendre extérieurement, en sorte qu’un chrétien ne dédaigne pas de faire ce qu’a fait Jésus-Christ lui-même, car lorsque notre corps s’incline et s’abaisse jusqu’aux pieds de nos frères, le sentiment de l’humilité se trouve on excité dans notre cœur, ou affermi s’il y était déjà. Mais indépendamment de cette interprétation morale, est-ce qu’un frère ne peut purifier son frère de la contagion du péché ? Confessons-nous mutuellement nos péchés, pardonnons-nous réciproquement nos fautes, prions pour les fautes les uns des autres, et nous nous serons en quelque sorte mutuellement lavé les pieds. — ORIG. On peut dire encore que ce lavement spirituel des pieds ne peut avoir pour principal auteur que Jésus seul, et ce n’est que secondairement que les disciples peuvent le pratiquer conformément à ces paroles : « Vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. » En effet, Jésus a lavé les pieds de ses disciples comme Maître, et ceux de ses serviteurs comme Seigneur ; or, le but que se propose le maître, c’est de rendre son disciple semblable à lui, c’est le but que s’est proposé le Sauveur ; il veut que ses disciples deviennent semblables à leur Maître, à leur Seigneur, et qu’ils n’aient point de servitude, mais l’esprit des enfants qui leur fait dire à Dieu : « Mon Père. » (Rm 8) Avant donc qu’ils deviennent comme le Maître et comme le Seigneur, ils ont besoin qu’on leur lave les pieds comme à des disciples qui ne sont