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place à la droite de Dieu son Père, d’où il doit venir pour nom juger.


S. Chrysostome : (hom. 91 sur S. Jean.) Ce n’est pas à Pierre seul qu’il s’adresse, mais à tous les Apôtres, comme s’il leur disait : Vous m’appelez tous votre Seigneur et votre Maître. Nôtre-Seigneur en appelle ici à leur propre témoignage, et afin que ce témoignage ne pût être soupçonné de flatterie, il s’empresse d’ajouter : « Et vous avez raison, car je le suis en effet. » — S. AUG. Le sage donne à l’homme ce précepte : « Que ce ne soit point ta bouche qui te loue, mais la bouche de ton prochain. » Car la vaine complaisance est dangereuse pour l’homme qui doit éviter l’orgueil. Mais pour celui qui est au-dessus de tout, quelques louanges qu’il se donne, il ne peut s’élever au-dessus de ce qu’il est, et on ne peut légitimement accuser Dieu d’arrogance. En effet, c’est à nous et non pas à lui qu’il importe de connaître Dieu, et personne ne peut le connaître, si celui-là qui seul a cette connaissance, ne daigne nous la communiquer. Si donc il s’abstient de se louer lui-même pour éviter le reproche d’aimer la vaine gloire, il nous prive des leçons de la sagesse. Mais comment la vérité peut-elle craindre la tentation d’orgueil ? Personne ne peut lui reprocher de se donner le nom de maître, même celui qui ne verrait en lui qu’un homme, car il ne fait en cela que ce que font tous les jours les hommes qui enseignent les différentes branches des connaissances humaines, et qui prennent sans se rendre coupables d’arrogance, le nom de professeurs. Toutefois on ne pourrait supporter qu’un homme s’arrogeât le titre de seigneur de ses disciples qui seraient eux-mêmes de condition distinguée suivant le monde. Mais lorsque Dieu parle, ne craignez aucun orgueil d’une si grande élévation, aucun mensonge de la