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de Judas le dessein de trahir son maître. — S. Chrysostome : L’Evangéliste rapporte avec un profond étonnement, que le Seigneur a lavé les pieds de celui qui était déjà résolu à le trahir, et il fait ressortir la profonde malice de ce traître disciple, qui ne fut point arrêté par cette douce et intime communauté de table et de vie, qui éteint ordinairement tout sentiment de haine.


S. AUG. Avant de nous décrire la profonde humilité du Sauveur, l’Evangéliste veut nous remplir de l’idée de ses grandeurs : « Jésus sachant que son Père lui avait remis toutes choses entre les mains, » etc., donc jusqu’au traître lui-même. — S. GREG. (Moral., 6, 11 ou 12.) Il savait que Dieu lui avait remis entre les mains jusqu’à ses persécuteurs eux-mêmes, afin qu’il fît servir à l’accomplissement de ses desseins miséricordieux, tout ce que leur cruauté à qui Dieu avait comme lâché les rênes, pourrait inventer contre lui. — ORIG. (Tr. 32 sur S. Jean.) Le Père lui a remis toutes choses entre les mains, c’est-à-dire, a tout remisa son action, à sa puissance, car mon Père, dit le Sauveur, ne cesse d’agir jusqu’à présent, et moi-même j’agis également. Ou bien encore, son Père a remis tout entre ses mains qui embrassent toutes choses, afin que toutes choses lui soient soumises. — S. Chrysostome : Ce tout qui lui est remis entre les mains, c’est surtout le salut des fidèles. Mais que cette expression ne vous fasse soupçonner rien d’humain, elle exprime simplement l’honneur que le Fils rend à son Père, et la parfaite harmonie qui existe entre eux. En effet, de même que le Père lui a remis toutes choses, lui aussi a remis toutes choses à son Père, comme le dit saint Paul : « Lorsqu’il aura remis le royaume à Dieu et au Père. » (1 Co 15) — S. AUG. Sachant qu’il sort de Dieu et