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prophétique a trouvé son accomplissement véritable, lorsque Jésus-Christ a été conduit comme une brebis à la mort. C’est alors que par la vertu de son sang qui a marqué les poteaux de nos portes, c’est-à-dire, par la vertu du signe de la croix empreint sur nos fronts, nous avons été délivrés de la servitude de ce monde, comme de la captivité d’Égypte, et nous accomplissons de nouveau ce passage salutaire, lorsque nous passons du démon à Jésus-Christ, et de ce monde inconstant dans le royaume dont les fondements sont inébranlables. L’Evangéliste semble nous donner cette explication du mot pâque, lorsqu’il dit : « Jésus sachant que son heure était venue de passer de ce monde à son Père. Voilà la Pàque, voilà le passage. » — S. Chrysostome : (hom. 70 sur S. Jean.) Il le savait auparavant, et non-seulement de ce moment, et ce passage c’est sa mort.


Sur le point de quitter ses disciples, il leur donne des marques plus sensibles de son amour, c’est ce que l’Evangéliste veut nous exprimer par ces paroles : « Comme il avait aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’à la fin, » c’est-à-dire, il n’oublia rien de ce que peut inspirer un grand amour. Il n’avait pas agi de la sorte dès le commencement, mais il avait été progressivement pour augmenter leur affection pour lui, et leur préparer une source de consolation au milieu des épreuves qui les attendaient. Il les appelle siens, à cause de l’intimité qu’il avait avec eux, car dans un autre endroit, il donne ce nom à ceux qui n’avaient avec lui que les rapports de nature : « Les siens ne l’ont point reçu, dit saint Jean. » Il ajoute : « Qui étaient dans le monde, » parce qu’il y en avait aussi des siens parmi les morts (comme Abraham, Isaac et Jacob), mais qui n’étaient pas dans le monde. Il aima donc sans jamais cesser, les siens qui étaient dans le