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juger le monde, mais pour sauver le monde. » C’est donc maintenant le temps de la miséricorde : viendra ensuite celui du jugement. — S. Chrysostome : Mais de peur que ce délai ne devienne une cause de relâchement, il rappelle l’idée de ce terrible jugement : « Celui qui me méprise et ne reçoit pas mes paroles, a quelqu’un qui le jugera. » — S. AUG. Il ne dit pas : Je ne le jugerai pas au dernier jour, ce qui serait en contradiction avec ce qu’il a dit plus haut : « Il a donné tout pouvoir de juger à son Fils. » Les paroles : « Celui qui me méprise, a quelqu’un qui le jugera, » donnaient naturellement lieu à cette question : Quel est celui qui jugera ? Nôtre-Seigneur la prévient, en ajoutant : « Ce sera la parole même que j’ai annoncée qui le jugera an dernier jour. » En s’exprimant de la sorte, il fait assez entendre que c’est lui-même qui doit juger au dernier jour ; car, il s’est affirmé lui-même, il s’est annoncé et fait connaître lui-même. Ceux donc qui n’ont point entendu sa parole, n’auront point le même jugement à subir que ceux qui ne l’ont entendue que pour la mépriser.


S. AUG. (De la Trin., 1, 12.) C’est la parole annoncée par le Fils, qui jugera an dernier jour ; parce que le Fils n’a point parlé de lui-même. « Car, ajoute-t-il, je n’ai point parlé de moi-même. » Mais je me demande comment nous devons entendre ces paroles : « Ce n’est pas moi qui jugerai, ce sera la parole que j’ai annoncée qui jugera, » puisqu’il est lui-même la parole du Père. On peut les expliquer de la sorte : Je ne jugerai pas en vertu d’un pouvoir humain, parce que je suis le Fils de l’homme, mais je jugerai par la puissance du Verbe de Dieu, parce que je suis le Fils de Dieu. — S. Chrysostome : On bien encore : « Je ne le juge pas, » c’est-à-dire, je ne suis pas la cause de sa perte, qui ne doit être imputée qu’à celui qui méprise mes paroles ; car, ces