Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/148

Cette page n’a pas encore été corrigée

montrer qu’on ne peut croire en Dieu le Père sans croire en lui, ajoute : « Celui qui me voit, voit celui qui m’a envoyé. » Quoi donc, est-ce que Dieu est un corps ? Non, sans doute ; mais le Sauveur donne ici le nom de vision à la considération du vrai, qui se fait par l’intelligence. Il explique ensuite ce qu’est la connaissance du Père, en ajoutant : « Et moi, qui suis la lumière, je suis venu en ce monde. » Comme le Père est appelé la lumière, le Sauveur emploie et s’applique partout ce nom. Il s’appelle ici la lumière, parce qu’il nous délivre de l’erreur et dissipe les ténèbres de l’intelligence ; c’est pour cela qu’il ajoute : « Afin que tous ceux qui croient en moi, ne demeurent pas dans les ténèbres. » — S. AUG. Il nous fait assez comprendre par là qu’il a trouvé tous les hommes plongés dans les ténèbres ; mais, s’ils veulent sortir des ténèbres au milieu desquelles il les a trouvés, il leur faut croire dans la lumière qui est venue dans le monde. Dans un autre endroit, il dit à ses disciples : « Vous êtes la lumière du monde. » Il ne leur dit pas, toutefois : Vous êtes venus dans le monde comme étant la lumière, afin que tout homme qui croit en vous ne demeure pas dans les ténèbres. Tous les saints sont donc des lumières ; mais c’est en croyant en Jésus-Christ qu’ils sont éclairés par lui, dont on ne peut se séparer sans retomber dans les ténèbres.


S. Chrysostome : Le Sauveur veut éloigner la pensée que l’impunité, dont semblent jouir ceux qui le méprisent, vient de sa faiblesse, et il ajoute : « Si quelqu’un écoute mes paroles, et ne les garde pas, je ne le juge pas. » — S. AUG. Il faut entendre : Je ne le juge pas actuellement, puisqu’il dit dans un autre endroit : « Le père a donné tout pouvoir de juger à son Fils. » (Jn 5) Pourquoi ne juge-t-il pas maintenant ? Il en donne lui-même la raison : « Car je ne suis pas venu pour