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n’est un crime d’éprouver le besoin de la faim. Le corps de Jésus-Christ était pur de tout péché, mais il n’était pas affranchi des infirmités de notre nature ; c’était l’effet et la suite non de sa divinité, mais de son incarnation.


S. AUG. (Traité 52.) Enfin que l’homme qui désire suivre le Sauveur, apprenne à quel moment il doit marcher à sa suite, voici peut-être une heure terrible ; on vous donne le choix, ou de commettre l’iniquité, ou de souffrir la mort, votre âme faible se trouble ; écoutez ce que Jésus ajoute : « Et que dirai-je ? » — Bède : C’est-à-dire, que dirai-je que ce qui peut être une leçon pour mes membres ? « Père, sauvez-moi de cette heure. » — S. AUG. C’est ainsi qu’il vous montre celui que vous devez invoquer, celui à la volonté duquel vous devez subordonner la vôtre ; ne regardez donc pas comme une chute pour lui l’acte par lequel il veut vous tirer de votre misère, il a pris sur lui nos infirmités, pour enseigner à ceux qui sont dans la tristesse, à dire : « Non ce que je veux, mais ce que vous voulez. » C’est ce que signifient les paroles suivantes : « Mais c’est pour cela que je suis arrivé à cette heure. » — S. Chrysostome : C’est-à-dire, je n’ai rien à dire pour me dérober à la mort qui me menace, « car c’est pour cela que je suis arrivé à cette heure ; » langage dont voici le sens : Malgré le trouble et l’agitation auxquels vous êtes en proie, ne cherchez pas à vous soustraire à la mort, puisque moi-même, malgré le trouble où mon âme est plongée, je ne demande pas d’y échapper (car il faut supporter ce qui doit arriver) ; je ne dis pas : Délivrez-moi de cette heure, mais au contraire : « Mon Père, glorifiez votre nom. » Il montre ainsi qu’il meurt pour la vérité, ce qu’il appelle la glorification du nom de Dieu. C’est en effet ce qui s’est vérifié, puisqu’après