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et mal inspirés, qui se rendent coupables d’homicide et trouvent la mort en se jetant dans les flammes, en s’étouffant dans les eaux, en se précipitant d’un lieu élevé (1). Ce n’est pas ce que Jésus-Christ a enseigné ; au contraire, lorsque le démon lui eut conseillé de se jeter du haut du temple, il lui répondit : « Retire-toi, Satan. » Lors donc que vous vous trouvez dans cette alternative ou d’enfreindre un précepte divin, ou de sortir de cette vie sous la menace de mort d’un persécuteur, c’est alors que vous devez haïr votre âme eu ce monde, pour la conserver dans la vie éternelle.


S. Chrysostome : (hom. 67.) Cette vie présente paraît pleine de douceur à ceux qui en sont violemment épris, mais celui qui jette les yeux vers le ciel et qui considère les biens qui l’y attendent, n’aura que du mépris pour la vie présente ; car, en présence d’un plus grand bien, le bien qui est moindre n’a plus de valeur. Or, Jésus-Christ nous conseille ce mépris, lorsqu’il nous dit : « Si quelqu’un veut être mon serviteur, qu’il me suive ; » c’est-à-dire, qu’il marche sur mes traces. Le Sauveur veut parler ici de la mort et de l’imitation par les œuvres, car le serviteur doit nécessairement suivre celui qu’il sert. — S. AUG. Nôtre-Seigneur nous apprend lui-même ce que c’est que le servir, en nous disant : » Si quelqu’un veut être mon serviteur, qu’il me suive, » etc. Servir Jésus-Christ, c’est donc ne pas chercher ses intérêts, mais ceux de Jésus-Christ. C’est ce que signifient ces paroles : « Qu’il me suive, » c’est-à-dire, qu’il marche dans mes voies, et non dans les siennes ; qu’il ne se contente pas des œuvres extérieures de miséricorde, mais qu’il fasse toutes ses bonnes œuvres pour Jésus-