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laisse tomber à terre un peu de salive, et la mélangeant avec la poussière du chemin, il en fait de la boue, parce que le Verbe s’est fait chair, et il étend cette boue sur les yeux de l’aveugle. Lorsque ses yeux étaient ainsi couverts, il ne voyait pas encore, parce que le Seigneur ne fit de lui qu’un catéchumène, lorsqu’il lui couvrit ainsi les yeux. Il l’envoie à la piscine de Siloë, car c’est en Jésus-Christ qu’il a été baptisé, et c’est alors que le Sauveur lui donna l’usage de la vue. L’Evangéliste nous donne la signification du nom de cette piscine, qui veut dire envoyé, et, en effet, si le Fils de Dieu n’avait été envoyé sur la terre, personne d’entre nous n’eût été délivré de son iniquité. — S. GREG. (Moral., 8, 12 ou 18.) Ou bien encore, la salive figure la saveur de la contemplation intime. Elle descend de la tête dans la bouche, parce qu’elle part des splendeurs de Dieu, qu’elle nous fait goûter par les douceurs de la révélation alors que nous sommes encore dans cette vie. Nôtre-Seigneur mêle sa salive à la terre, et donne ainsi à cet aveugle l’usage de la vue, parce que c’est en mêlant la contemplation de la vérité à nos pensées charnelles, que la grâce céleste répand sa lumière dans notre âme, et délivre notre intelligence de la cécité ORIGinelle dont elle a été frappée dans le premier homme.


Versets. 8-17.


S. Chrysostome : (hom. 57.) L’étrangeté de ce miracle le rendait plus difficile à croire, et c’est en effet ce qui arrive : « Les gens du voisinage, dit l’Evangéliste, et ceux qui l’avaient vu auparavant demander l’aumône,