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danger que courent leur cité et leur nation. — S. AUG. Ou bien encore, ils craignirent que si tous venaient à croire en Jésus-Christ, il ne restât plus personne pour prendre contre les Romains la défense de leur ville et de leur temple ; car ils comprenaient que la doctrine de Jésus-Christ était contraire à leur temple et aux institutions données à leurs ancêtres. La crainte donc qu’ils avaient de perdre les choses du temps, les empêcha de penser à celles de l’éternité, et ils perdirent les unes et les autres ; car après la passion et la résurrection glorieuse du Sauveur, les Romains ruinèrent le pays et la nation des Juifs en les détruisant on en les emmenant en captivité.


ORIG. (Traité 28) Dans le sens anagogique, les Gentils prirent la place du peuple de la circoncision, parce que leur chute est devenue le salut des Gentils. (Rm 11, 11.) Les Romains sont mis ici à la place des Gentils, c’est-à-dire ceux qui avaient l’empire à la place de ceux qui leur étaient soumis. Leur nationalité fut aussi détruite, car le peuple qui avait été le peuple de Dieu, cessa de l’être. — S. Chrysostome : (hom. 65.) Pendant qu’ils hésitaient et qu’ils soumettaient de nouveau cette question à la délibération du conseil, en disant : « Que faisons-nous, » un d’entre eux prend la parole et ouvre cet avis plein d’impudence et de cruauté : « Mais l’un deux, nommé Caïphe, qui était le pontife de cette année-là, leur dit, » etc.


S. AUG. On peut être surpris que Caïphe soit appelé le pontife de cette année, alors que Dieu n’avait établi qu’un seul grand-prêtre, qui n’avait de successeur qu’après sa mort. Il faut donc se rappeler que ta prétentions ambitieuses et les rivalités qui régnaient parmi les