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s’agit ici d’au de ceux qui sont devenus fils de Dieu par sa grâce, l’article précède le mot Fils (ό υίος). Et si cela ne suffit pas encore, on vous dit que c’est le Fils unique.




S. HIL. (De la Trin., 6) Le nom de Fils ne paraissait pas encore assez explicite pour exprimer la nature divine, si Jean-Baptiste n’y ajoutait une propriété qui le rend exclusif et incommunicable. En effet, par l’emploi de ces seuls mots : Fils et unique, il exclue toute idée d’adoption, puisque la nature divine seule peut remplir toute la signification de ce nom. — S. Chrysostome : (hom. précéd.) Il ajoute encore une autre preuve de la même vérité : « Qui est dans le sein du Père, » privilège bien supérieur à celui de voir simplement Dieu. Celui qui ne fait que le voir, n’a pas une connaissance parfaite de ce qu’il voit. Mais celui qui demeure dans le sein du Père, ne peut rien ignorer de ce qui est en Dieu. Lors donc que vous entendez ces paroles : « Personne ne connaît le Père, si ce n’est le Fils, » ne les prenez pas dans ce sens que le Fils a du Père une connaissance supérieure à celle de tous les hommes, mais qui cependant n’embrasse point l’immensité de son être, car l’Evangéliste vous dit qu’il demeure dans le sein du Père, pour vous faire comprendre son union intime avec le Père, et son existence coéternelle avec lui. — S. AUG. (Tr. 3 sur S. Jean. ) « Dans le sein du Père, » c’est-à-dire, dans le secret du Père, car Dieu n’a pas de sein comme celui que nous formons avec nos vêtements, il ne s’assoie point comme nous, il ne porte pas de ceinture qui puisse former un sein. Mais on appelle le secret du Père le sein du Père, parce que le sein chez nous est comme une partie intime de nous-