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même dans la vie des anges, où Dieu n’est pas vu comme le sont les objets extérieurs par les yeux du corps.




S. GREG. (Moral., 18, 28.) Que cependant, même dans cette chair corruptible, des âmes qui ont fait d’immenses progrès dans la vertu puissent voir la splendeur divine avec les yeux perçants de la contemplation cela n’est nullement en contradiction avec ces paroles ; car celui qui a le bonheur de voir la sagesse qui est Dieu, meurt entièrement à la vie présente, et s’affranchit ainsi de toutes ses affections. S. AUG. (De la Gen. ; explic. littér., 27) Si, en effet on ne meurt à cette vie soit en se séparant réellement du corps, sent en se détachant si parfaitement des sens extérieurs, qu’on puisse dire avec l’Apôtre, qu’on ne sait si on est avec son corps ou en dehors de son corps (2 Co 12), ou ne peut être élevé jusqu’à la hauteur de cette contemplation.




S. GREG. (Moral., 18, 28.) Il en est qui ont prétendu que, même dans cette région du bonheur, Dieu pourra être vu dans sa gloire, mais nullement dans sa nature. Leurs recherches plus subtiles qu approfondies les ont induits en erreur, car pour cette essence simple et immuable la gloire n’est pas différente de la nature.




S. AUG. (Lettre à Pauline.) Dira-t-on que ces paroles : « Personne n’a jamais vu Dieu, » doivent s’entendre des hommes seuls, comme l’explique plus ouvertement l’Apôtre, quand il dit : « Qu’aucun homme ou que nul homme n’a vu et ne peut voir. » (1 Tm 6) La difficulté se résout d’elle-même, et ces paroles : « Personne n’a jamais vu Dieu, » ne sont nullement en opposition avec ces autres du Sauveur : «