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nôtre. En effet, si les Hébreux n’ont pu soutenir l’éclat du visage glorifié de Moïse, qu’il fallut couvrir d’un voile, comment, nous, dont l’origine et les instincts sont tout terrestres, pourrions-nous soutenir à découvert la vue de la Divinité, inaccessible même aux vertus supérieures des cieux.




S. AUG. (Traité 2 sur S. Jean.) Ou bien encore, ces paroles : « Le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous, » nous apprennent que le Verbe a fait du mystère de sa naissance comme un collyre pour éclaircir les yeux de notre cœur, et nous permettre de voir sa Majesté à travers son humanité : « Et nous avons vu sa gloire. » Personne ne pourrait voir sa gloire, s’il n’était guéri par l’humilité de son incarnation. L’œil de l’homme était comme obscurci par la poussière soulevée de la terre, il avait les yeux malades, et Dieu lui met comme de la terre sur les yeux pour les guérir. La chair vous avait aveuglé, c’est la chair qui vous guérit. L’âme était devenue charnelle en donnant son consentement aux affections de la chair, et c’est ainsi que l’œil du cœur avait été aveuglé. Le médecin vous a fait un collyre en venant revêtu d’une chair mortelle pour réprimer les vices de la chair, car le Verbe s’est fait chair, afin que vous puissiez dire : « Nous avons vu sa gloire. »




S. Chrysostome : (hom. 12 sur S. Jean.) Saint Jean ajoute : « Comme la gloire du Fils unique. » C’est, qu’en effet, un grand nombre de prophètes ont été glorifiés, tels que Moïse, Elie, Elisée, et beaucoup d’autres qui ont opéré de grands miracles. Il en est de même des anges qui, en apparaissant aux hommes, ont fait briller à leurs yeux la gloire qui est propre à leur nature ; c’est ainsi que les chérubins et les séraphins ont été vus par le prophète, environnés d’une gloire éclatante.