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A quoi ces cœurs si durs pouvaient-ils avoir recours qu’à ce qui leur ressemblait, c’est-à-dire à des pierres ? — THEOPHYL. C’est après qu’il a terminé tous les enseignements qui avaient pour objet sa divine personne, qu’ils lui jettent des pierres, et Jésus les abandonne comme incapables de revenir à de meilleurs sentiments : « Mais Jésus se cacha et sortit du temple. » Jésus ne se cache pas dans un coin du temple par un sentiment de crainte, il ne s’enfuit pas dans une maison écartée, il ne se dérobe pas à leurs regards derrière un mur ou une colonne, mais par un effet de son pouvoir divin, il se rend invisible aux yeux de ses ennemis, et passe au milieu d’eux. — S. GREG. S’il avait voulu faire un usage public de sa puissance divine, il eût pu les enchaîner dans leurs propres filets par un seul acte de sa volonté, ou les frapper du terrible châtiment d’une mort subite, mais il était venu pour souffrir, et ne voulait pas faire les fonctions de juge. — S. AUG. Il valait mieux d’ailleurs nous recommander la pratique de la patience que l’exercice de la puissance. — ALCUIN. Il fuit encore, parce que l’heure de sa passion n’était pas encore venue, et qu’il n’avait pas choisi ce genre de mort. — S. AUG. Il fuit donc, comme le ferait un homme, les pierres qu’on veut lui jeter, mais malheur aux cœurs de pierre dont le Seigneur s’enfuit !


Bède : Dans le sens allégorique, autant de mauvaises pensées, autant de pierres lancées contre Jésus, et celui qui va plus loin jusqu’au délire de la passion, étouffe Jésus, autant qu’il le peut faire. — S. GREG. Mais quelle leçon le Sauveur veut-il nous donner eu se cachant ? c’est que la vérité se cache aux yeux de ceux qui négligent de suivre ses enseignements. La vérité s’enfuit de l’âme, en