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pas : Vous n’avez pas encore quarante ans, mais : « Vous n’avez pas encore cinquante ans ? » Question tout à fait inutile. Les Juifs dirent tout simplement ce qui se présenta à leur esprit. Il en est cependant qui pensent qu’ils ont choisi le nombre cinquante par respect pour l’année du jubilé, dans laquelle ils rendaient la liberté aux esclaves et où chacun rentrait dans les biens qu’il avait possédés. (Lv 25, 26) — S. GREG. (hom. 18.) Notre Sauveur les détourné avec douceur de ces pensées qui n’avaient pour objet que sa chair, et cherche à les élever jusqu’à la contemplation de sa divinité : « Jésus leur répondit : En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût fait, moi je suis, » paroles qui ne peuvent convenir qu’à sa divinité ; car le mot avant embrasse tout le temps passé, et le mot je suis, le présent, or comme la divinité ne connaît ni passé ni futur, mais qu’elle est continuellement au présent, Nôtre-Seigneur ne dit pas : Avant Abraham j’étais, mais : « Avant Abraham je suis, » selon ces paroles de Dieu à Moïse : « Je suis celui qui suis. » (Ex 3) Celui donc qui s’est rapproché de nous en nous manifestant sa présence, et qui s’en est séparé en suivant le. cours ordinaire de la vie, a existé avant comme après Abraham. — S. AUG. Remarquez encore que comme Abraham est une créature, le Sauveur ne dit pas : Avant qu’Abraham existât, mais : « Avant qu’Abraham fût fait, » et il ne dit pas non plus : J’ai été fait, car le Verbe était au commencement.


S. GREG. (hom. 18.) Mais ces esprits incrédules ne peuvent supporter ces paroles d’éternité, et ils cherchent à écraser celui qu’ils ne peuvent comprendre : « Alors ils prirent des pierres pour les lui jeter. » — S. AUG.