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Toutes choses ont été faites par lui, et sans lui rien n’a été fait de ce qui a été fait, » et arrêter là le sens de la phrase, puis recommencer ensuite : « En lui était la vie, comme s’il disait : « Sans lui rien n’a été fait de ce qui a été fait, » c’est-à-dire de tout ce qui devait être fait. Vous voyez comment en ajoutant deux mots au premier membre de phrase, on fait disparaître toute difficulté. En effet, en disant : « Sans lui rien n’a été fait, » et en ajoutant : « De ce qui a été fait, » l’Evangéliste embrasse toutes les créatures visibles et invisibles, et exclut évidemment l’Esprit saint, car l’Esprit saint ne peut être compris parmi les créatures qui pouvaient être faites et appelées à la vie. Ces paroles de saint Jean ont donc pour objet la création de l’univers ; il en vient ensuite à l’idée de la Providence dont il parle en ces termes : « En lui était la vie. » De même que vous ne pouvez épuiser ni diminuer une de ces sources profondes qui donnent naissance aux grands fleuves et alimentent les mers, ainsi vous ne pouvez supposer la moindre altération dans le Fils unique, quelles que soient les œuvres que vous croyiez qu’il ait faites. Ces paroles : « En lui était la vie, » ne se rapportent pas seulement à la création, mais à la Providence qui conserve l’existence aux choses qui ont été créées. Gardez-vous toutefois de supposer rien de composé ou de créé dans le Fils, en