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je me connais moi-même. Et la preuve qu’il le connaît, c’est, ajoute-t-il, « que je garde sa parole, » c’est-à-dire ses commandements. Il en est qui l’entendent en ce sens : « Je garde la raison d’être, » parce qu’en effet, le Fils a la même raison d’être que le Père. C’est pour cela que je connais mon Père, la particule mais doit être prise ici dans le sens de parce que : « Je connais mon Père, parce que je garde sa parole ou sa raison d’être. » — S. AUG. (Traité 45.) Comme Fils du Père, il faisait entendre sa parole, et il était lui-même le Verbe de Dieu qui parlait aux hommes.


S. Chrysostome : (hom. 55) Etes-vous plus grand que notre père Abraham, lui avaient demandé les Juifs ? Nôtre-Seigneur eu leur répondant ne leur dit rien de sa mort, et voici comme il leur montre qu’il est plus grand qu’Abraham : « Abraham, votre père, a tressailli du désir de voir mon jour, il l’a vu, et a été rempli de joie, » pour tout le bien qu’il a reçu de moi comme lui étant supérieur. — THEOPHYL. C’est-à-dire, mon jour a été l’objet de ses désirs les plus ardents, et de sa joie la plus vive, et il ne l’a pas considéré comme quelque chose de fortuit et de peu d’importance. — S. AUG. (Traité 45.) Abraham ne craignit pas de voir ce jour, mais il tressaillit du désir de le voir, sa foi le fit aussi tressaillir d’espérance de voir et de comprendre mou jour. On ne peut dire d’une manière certaine si le Sauveur a voulu parler du jour de sa vie mortelle, ou de ce jour qui n’a ni lever ni coucher. Mais pour moi, je ne doute pas qu’Abraham n’ait connu l’un et l’autre de ces deux jours, car lorsqu’il envoie son serviteur demander une épouse pour son fils Isaac, il lui dit : « Mets ta main sous ma cuisse et jure-moi par le Dieu du ciel. » (Gn 24) Or, que