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ne connaissaient même pas Dieu. — THEOPHYL. En effet, s’ils connaissaient véritablement le Père, ils honoreraient son Fils. Mais ils méprisent Dieu lui-même qui a défendu l’homicide dans la loi, lorsqu’ils demandent à grands cris la mort du Sauveur : Aussi, ajoute-t-il encore : « Et vous ne le connaissez pas. » — ALCUIN. C’est-à-dire, vous l’appelez votre Dieu dans un sens tout charnel, vous ne le servez que pour un obtenir les biens de la terre, et vous ne le connaissez pas comme il doit être connu, vous ne lui rendez pas un culte spirituel.


S. AUG. (Traité 45 sur S. Jean.) Il est des hérétiques qui prétendent que le Dieu annoncé dans l’Ancien Testament n’est point le Père de Jésus-Christ, mais je ne sais quel prince des mauvais anges. Notre-Seigneur combat cette erreur, en appelant son Père celui qu’ils disaient être leur Dieu, sans le connaître, car s’ils l’avaient connu, ils auraient reçu son Fils : « Quant à moi, ajoute le Sauveur, je le connais. » Cette assertion put paraître téméraire et présomptueuse à ceux qui ne le jugeaient que selon les yeux de la chair, mais s’il faut fuir la présomption, ce ne doit jamais être aux dépens de la vérité, c’est pour cela qu’il ajoute : « Et si je disais que je ne le connais point, je serais menteur comme vous. » — S. Chrysostome : (hom. 55.) C’est-à-dire, de même que vous mentez en disant que vous le connaissez, je mentirais moi-même, si je disais que je ne le connais point. Mais la plus grande preuve que Jésus est envoyé de Dieu, c’est ce qu’il ajoute : « Pour moi je le connais, et je garde sa parole. » — THEOPHYL. Je le connais d’une connaissance naturelle et parfaite, car je suis absolument égal à mon Père, donc je le connais, puisque