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16.) C’est pour lui aussi que toutes choses ont été créées, parce que le Dieu créateur s’est soumis à une naissance temporelle ; mais ici rien n’a été fait sans lui de ce qui a été fait en lui, parce que le Dieu qui voulait naître parmi nous était la vie ; et celui qui était la vie, n’a pas attendu sa naissance pour devenir la vie. Rien donc de ce qui se faisait en lui, ne se faisait sans lui, parce qu’il est la vie qui produisait ces choses, et le Dieu qui a consenti à naître parmi nous, n’a pas attendu sa naissance pour exister, mais il existait aussi en naissant.




S. Chrysostome : (hom. 4 sur S. Jean.) Ou encore dans un autre sens, ne plaçons pas après ces paroles : « Sans lui rien n’a été fait, » le point qui termine la phrase, comme font les hérétiques qui prétendent que l’Esprit saint a été créé, et qui lui appliquent celles qui suivent : « Ce qui a été fait en lui, était la vie. » En effet, cette explication est inadmissible. D’abord ce n’était pas le moment de parler de l’Esprit saint ; mais supposons qu’il soit question de l’Esprit saint, et admettons leur manière de lire le texte, leur explication n’en sera ni moins absurde ni moins inconvenante. Ils prétendent donc que ces paroles : « Ce qui a été fait en lui était la vie, » s’appliquent à l’Esprit saint qui est la vie. Mais cette vie est en même temps la lumière, car nous lisons à la suite : « Et la vie était la lumière des hommes. » Donc d’après ces hérétiques, c’est l’Esprit saint qui est appelé ici la lumière de tous. Mais ce que l’Evangéliste appelait plus haut le Verbe, c’est ce qu’il appelle ici Dieu, la vie et la lumière. Or, comme le Verbe s’est fait chair, ce sera donc l’Esprit saint qui se sera incarné et non le Fils. Il faut donc renoncer à cette manière de lire le texte, et adopter une lecture et une explication plus raisonnables. Or, voici comme on doit lire : «