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été créé, mais de celui où il a commencé à pécher. Car c’est en lui que le péché a commencé, et il a été lui-même le commencement du péché.


ORIG. (Traité 20.) Il n’y a qu’une manière uniforme de demeurer dans la vérité, tandis qu’on en sort par des voies nombreuses et variées ; les uns dont les genoux sont chancelants, s’efforcent de demeurer dans la vérité, et ne peuvent y réussir ; d’autres, sans être aussi faibles, éprouvent la même hésitation au milieu des dangers, selon cette parole du Roi-prophète : « Pour moi, mes pieds ont été ébranlés ; » (Ps 71) d’autres enfin tombent et se détachent complètement delà vérité. Or, le Sauveur nous donne la raison pour laquelle le démon n’est pas resté fidèle à la vérité, « c’est que la vérité n’est point en lui, » c’est-à-dire qu’il s’est laissé entraîner par la vanité de ses pensées, et qu’il a été son propre séducteur, en cela d’autant plus méchant, que les hommes sont trompés par lui, tandis qu’il est lui-même l’auteur de sa déception. Mais dans quel sens est-il dit que la vérité n’est pas en lui ? Faut-il admettre qu’il n’a jamais possédé la véritable doctrine, et que toutes ses pensées ne sont que mensonge ? Ou bien ces paroles signifient-elles qu’il n’a jamais été participant de Jésus-Christ qui a dit de lui-même : « Je suis la vérité ? » Il est impossible, ce me semble, qu’une nature raisonnable ait des idées fausses sur toutes choses, et n’aperçoive pas, ne fût-ce qu’une petite partie de la vérité, et le démon comprend au moins cette vérité qu’il est lui une nature raisonnable. L’essence de sa nature n’est donc pas contraire à la vérité, elle n’est pas un composé d’erreur et d’impuissance ; car alors il ne pourrait jamais connaître la vérité. — S. AUG. (Cité de Dieu, 11, 18.) Ou bien encore, Nôtre-Seigneur en