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pouvez mettre à mort ce que vous voyez, et que vous ne pouvez qu’outrager ce que vous ne voyez pas.


« Ce n’est point ce qu’à fait Abraham. » — ALCUIN. C’est-à-dire, vous prouvez justement que vous n’êtes pas les enfants d’Abraham, parce qui ; vous faites des œuvres contraires à celles qu’a faites Abraham. — ORIG. Mais, me dira-t-on, c’est bien in utilement qu’on fait un mérite à Abraham de n’avoir point fait ce qu’il n’aurait pu faire de son temps, car le Christ n’était pas né du temps d’Abraham ? Nous répondons qu’au temps même d’Abraham il y avait des hommes qui annonçaient la vérité qu’ils avaient entendue de Dieu, et que certainement Abraham ne chercha point à les mettre à mort. Il faut se rappeler, en effet, que l’avènement spirituel de Jésus a toujours été présent pour les saints, d’où je conclus que tout homme qui après sa régénération et les grâces célestes qu’il a reçues, retombe dans le péché, crucifie de nouveau le Fils de Dieu par les crimes dans lesquels il retombe. Ce que n’a pas fuit Abraham.


« Vous faites les œuvres de votre père. » — S. AUG. (Traité 42.) Il ne leur dit pas encore quel est leur père. — S. Chrysostome : (hom. 53.) Son dessein, en leur parlant de la sorte, est de détruire en eux ces sentiments de vaine gloire, que leur inspire leur parenté avec Abraham, et de bien les persuader de placer l’espérance de leur salut, non point dans une parenté toute naturelle, mais dans la parenté fondée sur l’adoption spirituelle, parce, qu’en effet ce qui les empêchait de venir à Jésus-Christ, c’est qu’ils pensaient que cette parenté avec Abraham suffisait pour le salut.


Versets. 41-43.