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Il est la sagesse de Dieu, et nous lisons dans le Psaume 103 : « Vous avez tout fait dans la sagesse. » Toutes choses ont donc été faites en lui comme elles ont été faites par lui. Mais si tout ce qui a été fait en lui est vie, donc la terre est vie, donc la pierre est vie aussi. Gardons-nous de cette interprétation inconvenante qui nous serait commune avec les manichéens, et nous ferait tenir avec eux ce langage absurde, qu’une pierre, qu’une muraille ont en elles la vie. Essaie-t-on de les reprendre et de les réfuter ? ils cherchent à s’appuyer sur les Ecritures et nous disent : Pourquoi est-il écrit : « Ce qui a été fait en lui, était vie ? » Il faut donc préférer cette ponctuation : « Ce qui a été fait, était vie en lui. » Quel est le sens de ces paroles ? La terre a été faite, mais la terre qui a été faite n’est point la vie ; ce qui est vie, c’est cette raison, cette pensée éternelle qui existent dans la sagesse de bien, et en vertu de laquelle la terre a été faite. Ainsi la vie n’est point dans un meuble quelconque, lorsqu’il est exécuté ; ce meuble, ce bâtiment, si l’on veut, est vie dans son plan, parce qu’il est vivant dans la pensée, dans le dessein de l’ouvrier ou de l’architecte ; de même comme la sagesse de Dieu, par laquelle toutes choses ont été faites, contient dans ses plans éternels tout ce qui se fait d’après ces plans, bien que ces choses ne soient point en elles-mêmes la vie, elles sont vivantes dans celui qui les a faites.




ORIG. (hom. sur div. suj.) On peut donc sans craindre d’erreur séparer ainsi les deux membres de cette phrase : « Ce qui a été fait en lui, était vie, » et voici quel serait le sens : Toutes les choses qui ont été faites par lui et en lui sont vivantes et une même chose en lui. Car elles étaient, c’est-à-dire elles existaient en lui, comme dans leur cause, avant d’exister effectivement en elles-mêmes. Demandera-t-on