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de vérité qu’il a répandues dans nôtre âme, le Verbe de Dieu ne se retire pas de nous ; si, au contraire, la corruption du mal entre dans notre âme à la suite d’une chute dans le péché, alors il nous dit : « Je m’en vais, » et nous le chercherons sans pouvoir le trouver, et nous mourrons dans notre péché, saisis que nous serons par la mort elle-même. Il ne faut point passer légèrement sur ces paroles : « Vous mourrez dans votre péché. » Si on prend ces paroles dans le sens naturel qu’elles présentent, elles veulent dire évidemment que les pécheurs mourront dans leurs péchés, comme les justes mourront dans leur justice. Mais si l’on entend ces paroles : « Vous mourrez, » de la mort dont est frappé celui qui commet un péché mortel, il est clair que ceux à qui Nôtre-Seigneur les adressait n’étaient pas morts encore, mais ils vivaient dans une grande infirmité spirituelle, infirmité qui devait les conduire à la mort, voilà pourquoi le médecin voyant toute la gravité de leur maladie, leur disait : « Vous mourrez dans votre péché, » et ces paroles font comprendre celles qui suivent : « Là où je vais, vous ne pouvez venir ; » car celui qui meurt dans son péché, ne peut aller où va Jésus, puisqu’aucun de ceux qui sont morts ne peut suivre Jésus, selon ces paroles du Psalmiste : « Ce ne sont pas les morts qui vous loueront, Seigneur. » (Ps 113)


S. AUG. (Traité 38.) Ces paroles ne firent naître chez les Juifs que des pensées charnelles, et ils interrogent le Sauveur en conséquence : « Les Juifs disaient donc : Se tuera-t-il lui-même, puisqu’il dit : Là où je vais, vous ne pouvez venir ? » Quelles paroles insensées ! Quoi, ils ne pourraient venir là où il irait s’il se donnait la mort ? Est-ce donc qu’ils ne devaient pas eux-mêmes mourir. Lors donc qu’il leur