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On peut dire encore que le Sauveur, comme cela arrive souvent, paraissait faire une chose, tout en fixant son attention sur une autre, pour leur laisser la liberté de se retirer. Il nous apprend on même temps d’une manière figurée qu’avant de reprendre nos frères de leurs fautes, comme après avoir rempli le devoir de la correction, nous devons examiner sérieusement si nous ne sommes pas coupables des mêmes fautes ou d’autres semblables. — S. AUG. (Traité 34.) Frappés tous par la voix de la justice comme par un trait perçant et se reconnaissant coupables, ils se retirèrent les uns après les autres : « Ayant entendu cette parole, ils s’en allèrent l’un après l’autre, à commencer par les plus anciens. » — LA GLOSE. C’étaient peut-être les plus coupables, ou du moins ceux qui connaissaient plus leurs crimes.


S. AUG. (Traité 34.) Ils restèrent deux, la misère et la miséricorde, c’est-à-dire qu’il ne resta que Jésus et la femme qui était au milieu de la foule. Cette femme, je le suppose, fut saisie d’effroi, elle pouvait craindre d’être punie par celui qu’il lui était impossible de convaincre de péché. Mais ce bon Sauveur qui avait confondu ses ennemis par le langage de la justice, leva sur elle les yeux de la douceur et lui fit une question : « Alors, Jésus, se relevant, lui dit : Femme, où sont ceux qui vous accusaient ? Personne ne vous a condamnée ? Elle répondit : Personne, Seigneur. » Nous avons entendu la voix de la justice, entendons maintenant la voix de la douceur : « Et Jésus lui dit : Ni moi non plus je ne vous condamnerai, » bien que vous ayez pu le craindre, parce que vous n’avez pas trouvé de péché en moi. Quelle est donc, cette conduite, Seigneur ? Vous vous montrez favorable au péché ? Non, assurément. Ecoutez ce qui suit : « Allez, et