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donc expliquer cette citation du Sauveur ? Il faut séparer de cette manière les deux membres de la proposition : « Celui qui croit en moi, » comme dit l’Ecriture, et ajouter comme venant du Sauveur : « Des fleuves d’eau vive couleront de son sein. » Nôtre-Seigneur leur apprend qu’il faut avoir des idées plus droites, et croire en lui bien plus sur le témoignage des Ecritures que sur celui des miracles. C’est pourquoi il les avait renvoyés précédemment aux Ecritures, on leur disant : « Approfondissez les Ecritures. » — S. JER. (Prol. de la Genèse.) On peut dire encore que ce témoignage est emprunté au livre des Proverbes, où nous lisons : « Que tes eaux jaillissent au dehors, et que tes eaux coulent sur les places publiques. » (Pr 5, 16.) — S. AUG. (Traité 32.) Le sein de l’homme intérieur, c’est la conscience de son cœur. Lorsque la conscience a bu cette divine liqueur, elle est purifiée et reprend une nouvelle vie, et en puisant de nouveau de cette eau, elle devient elle-même une source d’eau vive. Or, quelle est cette source, ou bien quel est ce fleuve qui coule du sein de l’homme intérieur ? C’est la bonté qui le porte à se consacrer aux intérêts du prochain. Celui qui boit de cette eau est celui qui croit au Seigneur, mais s’il pense que cette eau qui lui est donnée, n’est que pour lui seul, l’eau vive ne coulera point de son sein ; si, au contraire, il prodigue à son prochain les soins empressés de la charité, cette source intérieure ne tarit point, parce qu’elle coule au dehors. — S. GREG. (sur Ezéch.) Lorsque les paroles sacrées de la prédication évangélique coulent de l’âme des fidèles, ce sont comme autant de fleuves d’eau vive qui sortent de leur âme.