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de la vérité de la chair et du sang de Jésus-Christ, la déclaration du Sauveur aussi bien que notre foi, concourent à établir que c’est véritablement sa chair et véritablement son sang ; et le principe de notre vie, c’est que nous possédons dans notre nature Jésus-Christ, qui demeure en nous par le moyen de sa chair, et qui nous donne la vie aux mêmes conditions qu’il vit lui-même par son Père. Si donc nous avons la vie par lui en vertu de sa chair, c’est-à-dire, en participant à la nature de sa chair, comment n’aurait-il pas naturellement en lui son Père selon l’esprit, puisqu’il ne vit que par son Père ? Or, il vit par son Père, parce que sa naissance ne lui a pas donné une nature différente de celle de son Père.


S. AUG. (Traité 26.) Or, ce pain est descendu ciel afin que nous puissions recevoir la vie en le mangeant, nous qui de nous-mêmes ne pouvions prétendre à la vie éternelle : « C’est ici, dit Nôtre-Seigneur, le pain qui est descendu du ciel. » — S. HIL. (de la Trin., 10) Il se donne ici le nom de pain, et il déclare que ce pain est sa chair, pour prévenir la pensée que la puissance et la nature du Verbe aient éprouvé quelque amoindrissement par leur union avec la chair, car par-là même que ce pain descend du ciel, il prouve clairement que son corps n’est point le produit d’une conception ordinaire, mais qu’il a une origine divine. Et comme il nous déclare que ce pain c’est lui-même, il prouve par-là que le Verbe s’est uni à un corps véritable. — THEOPHYL Ce n’est pas Dieu seul que nous mangeons dans ce sacrement, puisqu’il est impalpable et incorporel ; ce n’est pas non plus la chair d’un simple mortel qui ne nous servirait de rien. Mais comme Dieu s’est uni notre chair, sa chair est un principe de vie ; ce n’est pas qu’elle ait été transformée et qu’elle soit devenue la nature de Dieu, mais de même