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Père, lorsqu’il donne, ne se dépouille pas de ce qu’il donne, il en est de même du Fils ; et s’il est dit de lui qu’il nous remet entre les mains de son Père, parce que c’est lui qui nous amène à son Père ; il est aussi écrit du Père : « C’est par lui que nous avons été appelés dans la société de son Fils. » (1 Jn 1) Celui donc qui croit en moi sera sauvé, car c’est pour les hommes que je suis venu sur la terre, et que je me suis incarné : « Je suis descendu du ciel, non pour faire ma volonté, mais pour faire la volonté de celui qui m’a envoyé. » Quoi donc ! est-ce que votre volonté est différente de celle de Dieu ? Nôtre-Seigneur va au-devant de cette pensée, en ajoutant : « Or, la volonté de mon Père, qui m’a envoyé, est que, quiconque voit le Fils et croit en lui, ait la vie éternelle ; » donc c’est aussi la volonté du Fils, puisque le Fils donne la vie à ceux qu’il veut. Tel est donc le sens de ces paroles : Je ne suis point venu faire autre chose que ce que veut le Père, et je n’ai point d’autre volonté que la sienne : « Car tout ce qui est à mon Père, est également à moi ; » ce qu’il réserve de dire à la fin de son discours, car il voile de temps en temps les vérités trop relevées pour l’intelligence de ses auditeurs.


S. AUG. (Traité 25.) Ou bien encore, le Sauveur donne ici la raison pour laquelle il ne rejette pas dehors celui qui vient à lui : « C’est parce que je suis descendu du ciel, non pour faire ma volonté, mais pour faire la volonté de celui qui m’a envoyé. » L’âme est sortie de Dieu, parce qu’elle était orgueilleuse, c’est par l’orgueil que nous avons été chassés dehors, c’est par l’humilité seule que nous pouvons rentrer. Lorsqu’un médecin qui entreprend la guérison d’une maladie, guérit la maladie elle-même, sans guérir la cause qui l’a produite, la guérison n’est que momentanée, et le mal revient sous l’action de la