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leur voyage, avant d’exposer quels en furent les incidents. Ils traversèrent le lac, et saint Jean raconte comme par récapitulation ce qui arriva pendant la traversée : « Il faisait déjà nuit, et Jésus n’était pas encore venu à eux. »


S. Chrysostome : (hom. 42 sur S. Jean.) C’est avec dessein que l’Evangéliste précise le moment de la traversée, il veut faire ressortir la vivacité de leur amour pour Jésus-Christ. Ils ne disent pas : Le soir est venu, la nuit se fait, leur amour les pousse à s’embarquer malgré tous les obstacles qui se présentaient, d’abord le temps : « Il faisait déjà nuit, » puis la tempête : « La mer soulevée par un grand vent s’enflait ; » enfin le lieu où ils se trouvaient, la terre était fort éloignée : « Lorsqu’ils eurent ramé environ vingt-cinq ou trente stades. » — Bède : Nous employons cette locution lorsque nous sommes dans le doute, à peu près vingt-cinq ou trente. — S. Chrysostome : (hom. 43.) Une dernière difficulté, c’est l’apparition inattendue du Sauveur : « Ils virent Jésus marchant sur la mer et s’approchant de la barque, et ils eurent peur. » Il leur apparaît après les avoir quittés, il veut leur apprendre d’un côté ce que c’est que l’abandon et le délaissement, et rendre leur amour plus vif ; et de l’autre, leur manifester sa toute-puissance. Cette apparition est pour eux une cause d’effroi : « Et ils eurent peur, » dit l’Evangéliste. Aussi Notre-Seigneur s’empresse de dissiper leur frayeur et de relever leur courage : « Mais il leur dit : C’est moi, ne craignez point. » — Bède : Il ne leur dit point : Je suis Jésus, mais simplement : « C’est moi, » parce qu’ils vivaient dans son intimité, et