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la nouveauté plutôt que par la grandeur du miracle, ceux sur qui les prodiges de tous les jours ne font plus d’impression. En effet, le gouvernement du monde entier est un bien plus grand miracle que l’acte par lequel le Sauveur nourrit cinq mille hommes avec cinq pains : et cependant personne n’admire le premier miracle, et tous sont ravis d’admiration en présence du second, non pas précisément parce qu’il est plus grand, mais parce qu’il arrive rarement. Toutefois, ne nous contentons pas de voir seulement le fait extérieur dans les miracles du Christ, le Seigneur, sur la montagne, c’est le Verbe sur les hauteurs, il ne se présente donc point ici dans un état d’humiliation, et il ne faut point passer légèrement sur ce miracle, mais lever nos regards en haut. — ALCUIN. Dans le sens mystique, la mer est l’emblème du monde toujours agité. Mais dès que Jésus-Christ se fut comme embarqué par sa naissance sur la mer de notre mortalité, qu’il l’eut foulée aux pieds par sa mort, et traversée par sa résurrection, la multitude des croyants, formée des deux peuples, l’a suivi fidèlement par la foi et l’imitation de ses vertus. — Bède : Le Seigneur a gagné le sommet de la montagne, lorsqu’il est monté au ciel dont cette montagne est la figure. — ALCUIN. Il laisse la multitude au pied de la montagne, et monte plus haut avec ses disciples, pour nous apprendre qu’il faut imposer des préceptes moins difficiles aux âmes encore faibles, et réserver la doctrine plus relevée pour les âmes plus parfaites. C’est aux approches de la fête de Pâques qu’il nourrit cette multitude, et il nous enseigne par là que celui qui désire se nourrir du pain de la divine parole, et du corps et du sang du Seigneur, doit s’y préparer en