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Leur foi était loin d’être parfaite, puisqu’ils ne regardaient le Seigneur que comme un prophète, sans reconnaître encore sa divinité, mais cependant l’éclat de ce miracle leur avait fait faire de grands progrès, puisqu’ils le distinguaient des autres par le nom de prophète ; ils se rappelaient, en effet, que leurs prophètes s’étaient quelquefois signalés par des miracles. D’ailleurs ils ne se trompent pas, en appelant Nôtre-Seigneur prophète, puisque lui-même a daigné prendre ce nom : « Il ne convient pas, dit-il, qu’un prophète périsse hors de Jérusalem. » (Lc 13) — S. AUG. (Traité 24.) Jésus-Christ est prophète et le Seigneur des prophètes, de la même manière qu’il est ange et le Seigneur des anges. Il est ange (ou envoyé) parce qu’il est venu annoncer des choses présentes ; il est prophète, parce qu’il a prédit l’avenir, et en tant que Verbe fait chair, il est le Seigneur des anges et des prophètes, car on ne peut concevoir un prophète sans le Verbe de Dieu. — S. Chrysostome : (hom. 42.) Ils disent : « Qui doit venir en ce monde, » il est donc évident qu’ils attendaient un prophète extraordinaire. Aussi ces paroles : « Celui-ci est vraiment prophète, » se trouvent dans le texte grec avec l’article, comme preuve qu’ils le distinguent de tous les autres prophètes.


S. AUG. (Traité 24 sur S. Jean.) Remarquons que comme la nature divine ne peut être aperçue de nos yeux, et que les miracles de la Providence, par lesquels Dieu ne cesse de gouverner le monde et de régir toutes les créatures, ont perdu pour nous de leur éclat, parce qu’ils se renouvellent tous les jours ; il s’est réservé quelques œuvres extraordinaires, qu’il opère à des temps marqués en dehors des causes physiques et des lois ordinaires de la nature, pour émouvoir ainsi par