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les pains et tous les autres éléments crées viennent d’un principe mauvais, du Dieu du mal, puisque le Fils du Dieu bon, Jésus-Christ consent à multiplier ces pains, car si les créatures étaient mauvaises, Jésus, qui était bon, n’aurait pas voulu les multiplier.


S. AUG. (de l’acc. des Evang., 2, 46.) La réflexion que saint Jean prête à André au sujet des cinq pains et des deux poissons, est rapportée par les autres Evangélistes (qui ont mis le pluriel pour le singulier), comme ayant été faite collectivement par tous les disciples.


S. Chrysostome : (hom. 42.) Apprenons ici, nous qui sommes tout entiers aux satisfactions de la sensualité, quelle était la nourriture de ces hommes admirables, quelle sobriété dans la quantité comme dans le choix de leurs aliments. Nôtre-Seigneur fait asseoir le peuple avant que les pains aient été multipliés, parce que, comme dit saint Paul, les choses qui n’existent pas lui sont soumises comme celles qui existent (Rm 4) : « Jésus leur dit : Faites-les asseoir. » — ALCUIN. L’expression discumbere signifie littéralement manger étant couché, suivant l’usage des anciens : « Or, il y avait beaucoup d’herbe en ce lieu. » — THEOPHYL. C’est-à-dire du gazon encore vert, car on n’était pas loin de la fête de Pâques, qui se célébrait au premier mois du printemps : « Les hommes s’assirent donc au nombre d’environ cinq mille. » L’Evangéliste ne compte que les hommes, suivant la coutume des Juifs, c’est ainsi que Moïse fit le dénombrement de tous les hommes depuis vingt ans et au-dessus (Nb 1), sans faire aucune mention des femmes, nous indiquant ainsi que ce qui est plein de jeunesse et de force mérite seul d’être compté aux yeux de Dieu.


« Alors Jésus prit les pains, et après avoir rendu grâces, il les distribua