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ALCUIN. Jésus fait donc cette question, non pour apprendre ce qu’il ignore, mais pour convaincre son disciple de la lenteur de son esprit et de sa foi, qu’il ne pouvait découvrir par lui-même. — THEOPHYL. Ou bien il voulait le faire connaître aux autres disciples, et leur montrer qu’il n’ignorait pas les pensées les plus intimes de son cœur. — S. AUG. (de l’acc. des Evang., 2, 46.) D’après le récit de saint Jean, le Seigneur à la vue de cette nombreuse multitude, aurait demandé à Philippe pour l’éprouver où il trouverait de quoi nourrir tout ce peuple. Mais alors comment admettre la vérité du récit des autres évangélistes dans lesquels nous lisons que les apôtres pressèrent tout d’abord le Seigneur de congédier le peuple, et qu’il leur répondit : « Ils n’ont nul besoin de s’en aller, donnez-leur vous-mêmes à manger ? » Pour concilier cette difficulté, il suffit d’admettre qu’après ces paroles, le Sauveur regarda cette grande multitude de peuple et qu’il fit à Philippe la question qui est rapportée par saint Jean, et que les autres apôtres ont passée sous silence.— S. Chrysostome : (hom, 42.) Ou bien encore, il s’agit ici de deux faits différents qui n’ont point eu lieu à la même époque.


THEOPHYL. Nôtre-Seigneur avait voulu éprouver la foi de son disciple, et il le trouve encore dominé par des sentiments tout humains, qui se trahissent dans sa réponse : « Quand on aurait pour deux cents deniers de pain, cela ne suffirait pas pour en donner à chacun un morceau. » — ALCUIN. Une semblable réponse accuse en effet un esprit bien lent à croire, car s’il avait compris parfaitement que Jésus était le