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car c’est lui qui habite dans les martyrs, et leur inspire le témoignage qu’ils rendent à la vérité.


ALCUIN. On peut dire encore que Jésus-Christ étant Dieu et homme, manifeste tour à tour les propriétés de ces deux natures ; tantôt il parle le langage qui convient à l’humanité qu’il s’est unie, tantôt celui qui n’appartient qu’à la divinité. C’est donc en tant qu’homme qu’il dit. « Si je rends témoignage de moi-même, mon témoignage n’est pas vrai, » paroles dont voici le sens : « Si je rends témoignage de moi-même en tant que je suis homme (c’est-à-dire en séparant ce témoignage de celui de Dieu), mon témoignage n’est pas vrai. » C’est pour cela qu’il ajoute : « C’est un autre qui rend témoignage de moi. » En effet, le Père a rendu témoignage de Jésus-Christ, et sa voix s’est fait entendre au baptême du Sauveur, et sur la montagne où il fut transfiguré : « Et je sais que son témoignage est vrai. » Car Dieu est vérité et le témoignage de la vérité ne peut être que véritable.


S. Chrysostome : (hom. 40.) Mais d’après la première interprétation, les Juifs pouvaient faire au Sauveur cette nouvelle objection : « Si votre témoignage n’est pas vrai, comment pouvez-vous dire que vous savez que le témoignage de Jean-Baptiste est véritable ? » Nôtre-Seigneur répond à cette pensée en ajoutant : « Vous avez envoyé à Jean, » etc., ce qui veut dire : Vous n’auriez pas député des envoyés à Jean, si vous ne l’aviez pas cru digne de foi. Et ce qu’il y a de plus fort, ces envoyés ne devaient pas lui demander ce qu’il pensait du Christ, mais ce qu’il pensait de lui-même. Ils ne lui disent pas, en effet : Que dites-vous du Christ ? mais : « Qui êtes-vous ? » Que dites-vous de vous-même ? tant était grande l’admiration qu’ils professaient pour lui. — ALCUIN.