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du Père, la vision pour lui n’est pas différente de la substance. Tout ce qu’il est, c’est du Père qu’il le tient.


S. HIL. (de la Trin., 7) Pour conserver l’ordre qui doit exister dans notre confession de foi au Père et au Fils, Nôtre-Seigneur nous expose le mystère de sa naissance qui lui communique la puissance d’agir, non par un accroissement successif des forces nécessaires pour chaque action en particulier, mais en faisant découler ce pouvoir de la connaissance. Et encore, cette connaissance n’est-elle point produite par la vue d’une œuvre matérielle, que le Fils ferait après l’avoir vu faire à son Père ; le Fils est né du Père, et c’est par la certitude qu’il a de posséder en lui la nature et la puissance du Père, qu’il atteste que le Fils ne fait que ce qu’il voit faire au Père. Car Dieu ne voit pas comme nous par les yeux du corps, mais sa vue est tout entière dans la vertu de sa nature.


S. AUG. (de la Trin., chap. 1) Si nous croyons que ces paroles signifient que le Fils de Dieu en tant qu’il s’est revêtu d’une forme humaine est inférieur au Père, il nous faudra comme conséquence admettre que le Père a marché le premier sur les eaux, et qu’il a commencé aussi par faire toutes les actions que le Fils a faites dans sa vie mortelle, en prenant exemple sur son Père ; mais qui serait assez insensé pour admettre une semblable opinion ? — S. AUG. (Traités 20 et 21 sur S. Jean.) Lorsque le Sauveur marchait sur la mer, c’était le Père qui agissait par le Fils, car lorsque le corps marchait dirigé par la divinité du Fils, le Père n’était pas absent, puisque le Fils dit expressément : « Le Père qui demeure en moi, fait lui-même les œuvres que je fais. » (Jn 14, 2) Or, comme ces paroles : « Le Fils ne peut rien faire de lui-même, » pouvaient donner lieu à une interprétation toute matérielle