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de publier sans aucun retard le nom de son bienfaiteur : « Cet homme s’en alla et apprit aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri. » — S. Chrysostome : (hom. 38.) Gardons-nous de croire qu’après un si grand bienfait, et l’avertissement qui l’avait suivi, cet homme ait eu si peu de reconnaissance que d’agir ici par un sentiment de méchanceté ; s’il avait eu l’intention d’accuser le Sauveur, il n’eût parlé que de la violation du sabbat, sans rien dire de sa guérison ; mais il fait tout le contraire, il ne leur dit pas : C’est Jésus qui m’a commandé d’emporter mon lit (ce qui paraissait un crime aux yeux des juifs), mais : « C’est Jésus qui m’a guéri. » — S. AUG. (Traité 17.) A une déclaration si franche, les Juifs ne répondent que par une haine toujours croissante : « C’est pourquoi les Juifs persécutaient Jésus, parce qu’il faisait ces choses-là le jour du sabbat. » Une œuvre évidemment matérielle et servile avait été faite sous leurs yeux, ce n’était point la guérison de ce paralytique, mais l’action d’emporter son lit, ce qui ne paraissait point aussi nécessaire que sa guérison. Nôtre-Seigneur déclare donc ouvertement que la loi figurative du sabbat, et l’obligation de garder ce jour n’avaient été données que pour un temps aux Juifs, et que cette loi figurative trouvait en lui son accomplissement : « Mais Jésus leur dit : Mon Père ne cesse point d’agir jusqu’à présent, et moi aussi j’agis sans cesse. » (Traité 20) C’est-à-dire : Ne croyez pas que mon Père se soit reposé le jour du sabbat, en ce sens qu’il ait cessé d’opérer ; non, il continue d’opérer sans aucun travail, et j’agis de même à son exemple. Le repos de Dieu doit donc s’entendre dans ce sens, qu’après avoir achevé l’œuvre de la création, il n’a plus tiré du néant de nouvelles créatures. C’est ce que l’Ecriture appelle repos, pour nous apprendre que nos bonnes œuvres seront suivies d’un repos éternel. C’est après avoir fait l’homme à son