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de lui servir sa nourriture devant des étrangers, c’est pour cela que l’Evangéliste dit expressément : « Pendant ce temps-là. »




THEOPHYL. Le Seigneur qui savait que la Samaritaine allait lui amener tous les habitants de la ville, voulut l’apprendre à ses disciples : « Mais il leur dit : J’ai une nourriture à manger que vous ne connaissez pas. » — S. Chrysostome : (hom 34.) Il parle ici du salut des hommes comme d’une nourriture pour nous faire comprendre le grand désir qu’il a de notre salut. Il le désire aussi vivement qu’il nous est naturel de désirer la nourriture. Mais remarquez qu’il ne révèle pas aussitôt cette vérité, il fait naître le doute dans l’esprit de ses auditeurs, pour qu’ils embrassent avec plus d’ardeur la vérité qui a été de leur part l’objet de sérieuses recherches. — THEOPHYL. Il dit : « Que vous ne connaissez pas, » c’est-à-dire vous ne savez pas que le salut des hommes est pour moi une véritable nourriture, ou vous ne savez pas que les Samaritains doivent embrasser la foi et être sauvés. Les disciples étaient encore dans le doute sur le véritable sens de ces paroles : « Et les disciples se disaient l’un à l’autre : Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? » — S. AUG. (Traité 15.) Quoi d’étonnant que cette femme n’ait pas compris la nature de l’eau que Jésus voulait lui donner, alors que ses disciples eux-mêmes ne comprennent pas quelle est cette nourriture dont il leur veut parler ? — S. Chrysostome : (hom. 34.) Ils donnent ici une preuve de leur respect habituel pour leur maître, ils se font cette demande entre eux, mais ils n’osent l’interroger lui-même. — THEOPHYL. De ces paroles : « Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? » nous concluons légitimement que Nôtre-Seigneur avait coutume de recevoir les aliments qu’on lui offrait, non sans doute qu’il eût besoin du secours d’autrui, lui qui donne la nourriture à toute chair (Ps 146), mais