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rendu à Dieu par les Juifs était préférable, non à cause du lieu où ils l’adoraient, mais à cause de l’esprit qui les guidait : « Vous adorez, vous, ce que vous ne connaissez pas, pour nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. » — ORIG. (Traité 14 sur S. Jean.) Ce mot « vous, » littéralement, désigne les Samaritains ; dans le sens allégorique, il s’applique à ceux qui interprètent les Ecritures dans un sens contraire à celui de l’Église, ou dont la doctrine est tout autre et par-là même erronée. De même le pronom « nous, » dans le sens littéral, désigne les Juifs, et dans le sens allégorique, le Verbe divin, aussi bien que ceux qui ont avec lui une bienheureuse conformité et qui parviennent au salut par les Ecritures qui sont entre les mains des Juifs. — S. Chrysostome : (hom. 33.) Les Samaritains, en effet, adoraient ce qu’ils ne savaient pas, parce qu’ils faisaient de Dieu un être limité par les lieux et comme divisé par parties. Dans leur pensée, il n’était donc point supérieur aux idoles, et c’est pour cela qu’ils mêlaient le culte de la divinité avec celui des démons. Les Juifs, au contraire, étaient affranchis de ces erreurs et connaissaient le seul vrai Dieu de l’univers, comme le déclare Nôtre-Seigneur : « Nous adorons ce que nous savons. » Il se met lui-même au nombre des Juifs pour répondre à l’opinion de cette femme qui le considérait comme un prophète des Juifs, et c’est pour cela qu’il dit : « Nous adorons, » bien qu’il soit évidemment celui qui reçoit les adorations de tous les hommes. Les paroles qui suivent : « Parce que le salut vient des Juifs, » ne signifient autre chose que ce sont les Juifs qui ont conservé dans toute leur pureté toutes les doctrines du salut qui se répandirent ensuite dans tout l’univers comme la connaissance de Dieu, l’horreur pour les idoles et les autres vérités dogmatiques ; notre culte