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ces paroles autrement. — S. AUG. (Traité 15.) Jésus, voyant que cette femme ne comprenait pas, et voulant l’amener à comprendre les enseignements qu’il lui adressait : « Appelez, lui dit-il, votre mari, » c’est-à-dire, faites que votre intelligence soit présente. Lorsqu’on effet, la vie est bien réglée, c’est la raison qui dirige ses opérations, la raison qui n’est point quelque chose en dehors de l’âme, mais qui est une des facultés de l’âme. Cette faculté de l’âme qu’on appelle la raison ou l’esprit, est éclairée par une lumière supérieure. Cette lumière s’entretenait avec cette femme, mais l’intelligence lui faisait défaut. Aussi le Sauveur semble lui dire : Je voudrais vous éclairer, et le sujet manque ; appelez donc votre mari, c’est-à-dire faites usage de l’intelligence qui doit vous enseigner, vous conduire ; mais tant qu’elle n’a pas appelé son mari, elle ne peut comprendre. Les cinq premiers hommes peuvent signifier les cinq sens du corps. Car avant que l’homme fasse usage de sa raison, il n’est conduit que par les sens du corps ; mais lorsque l’âme est devenue capable de raison, elle se laisse alors diriger ou par la vérité ou par l’erreur. Or, l’erreur est incapable de diriger, et ne peut qu’égarer. Après avoir obéi à ses cinq sens, cette femme était donc encore dans l’égarement ; l’erreur qu’elle suivait n’était pas son légitime mari, mais un adultère. C’est donc avec raison que le Sauveur lui dit : « Rompez avec cet adultère qui ne peut que vous corrompre, et appelez votre mari pour qu’il vous aide à me comprendre. »




ORIG. (Traité 13 sur S. Jean.) Mais où Jésus pouvait-il mieux convaincre la Samaritaine que l’homme avec qui elle vivait n’était pas son véritable époux, qu’auprès de la fontaine de Jacob ? Si la loi est le mari de l’âme, on peut dire aussi que la Samaritaine, obéissant à