divine que le Sauveur vient de lui révéler ; sans donc les révoquer en doute, il lui en demande la raison, non dans l’intention de le blâmer, il l’interroge dans le désir de s’instruire : « Nicodème lui répondit : Comment cela peut-il se faire ? »—S. Chrysostome : (hom. 26.) Il reste encore dans les basses régions du judaïsme et malgré la comparaison si claire qui lui a été donnée, il continue d’interroger, aussi Nôtre-Seigneur lui parle-t-il avec plus de sévérité : « Jésus lui dit : Vous êtes maître en Israël, et vous ignorez ces choses ? » — S. AUG. (Traité 12) Que signifient ces paroles ? L’intention de Nôtre-Seigneur est-elle de blesser ce maître en Israël ? Non, il voulait le faire naître de l’esprit. Or, l’humilité est la condition indispensable de cette naissance, puisque c’est l’humilité elle-même qui nous fait naître de l’esprit. Or, Nicodème était comme enflé de son titre de maître, et il se croyait un homme important, parce qu’il était docteur des Juifs. Nôtre-Seigneur réprime donc son orgueil, pour qu’il puisse naître de l’esprit. — S. Chrysostome : (hom. 26.) Il n’accuse pas ses mauvaises dispositions, il lui reproche seulement son ignorance et son défaut de jugement. Mais quel rapport, me demandera-t-on, pouvait-il y avoir entre cette naissance dont Jésus-Christ venait de parler et les croyances des Juifs ? Le voici : La création du premier homme, la formation de la femme d’une des côtes d’Adam, les femmes stériles qui sont devenues mères, les miracles dont l’eau a été l’instrument, Elisée faisant surnager le fer sur l’eau, les Juifs passant la mer Rouge à pied sec, Naamon le syrien guéri de la lèpre dans les eaux du Jourdain, étaient autant de symboles figuratifs de cette naissance spirituelle, et de la purification qu’elle produit dans l’âme. Les oracles des prophètes rendent à leur tour témoignage quoique d’une
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