Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/139

Cette page n’a pas encore été corrigée

pour lui d’un amour véritable, et plein de zèle pour le salut de ses frères.




S. Chrysostome : (hom. 19 sur S. Jean.) L’Evangéliste ne nous a pas rapporté l’entretien de Jésus-Christ avec ces deux disciples, mais il nous est permis de conjecturer quel en fut l’objet, par ce qu’André dit à son frère, et ce peu de paroles nous en donne comme l’abrégé. Nous y trouvons, en effet, la puissance du Maître qui avait porté le persuasion dans leurs âmes, et la vivacité des désirs dont leur cœur était depuis longtemps animé. En effet, cette parole : « Nous avons trouvé, » exprime le travail de l’enfantement d’une âme qui soupirait ardemment après la présence du Messie, et qui tressaille de joie d’avoir enfin trouvé l’objet de ses désirs. — S. AUG. Le mot Messie en hébreu, Christ en grec, veut dire oint en latin ; car le mot chrisma signifie onction. Tous les chrétiens reçoivent l’onction, d’après ces paroles : « Votre Dieu vous a sacré d’une onction de joie, qui vous élève au-dessus de tous ceux qui doivent la partager ; » (Ps 44) tous les saints, en effet, entrent en participation des dons du Christ, mais le Christ lui-même est le saint par excellence, et a reçu par lui-même une onction plus parfaite.— S. Chrysostome : (hom. précéd.) Aussi André ne l’appelle-t-il pas simplement Messie, mais le Messie avec l’article. Remarquez comme tout d’abord Pierre avait un esprit docile, il accourt aussitôt sans tarder, sans hésiter : « Et il l’amena à Jésus. » N’accusons pas et ne condamnons pas cette promptitude qui, sans plus d’informations, le fait ajouter foi aux paroles de son frère. On peut supposer raisonnablement qu’André prit soin de lui développer la grande vérité qu’il lui annonçait ; mais c’est la coutume des Evangélistes d’omettre