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être Jean-Baptiste, ou Elie, ou quelqu’un des prophètes ; il n’y a donc rien d’étonnant que, tandis que les uns savaient parfaitement que Jean-Baptiste était fils de Zacharie, d’autres fussent dans le doute s’il n’était pas le prophète Elie qu’ils attendaient. Mais comme il avait paru plusieurs prophètes en Israël, l’objet de leur attente était surtout en prophète que Moïse avait annoncé en ces termes : « Dieu vous suscitera un prophète du milieu de vos frères, vous lui obéirez comme à moi. » (Dt 5, 5 ; Ex 24, 7-8.) C’est ce qui explique la troisième question qu’ils font à Jean-Baptiste, non pas s’il était simplement prophète, mais s’il était le prophète avec l’article, comme porte le texte grec : « Etes-vous le prophète ? » Le peuple d’Israël savait, qu’aucun des prophètes n’avait été celui que Moïse avait annoncé, et qui devait, à l’exemple de ce législateur du peuple de Dieu, être le médiateur entre Dieu et les hommes, et transmettre à ses disciples le testament ou l’alliance qu’il recevait de Dieu. Or, tandis que les Juifs refusaient de reconnaître dans Jésus-Christ ce prophète prédit par Moïse, et voulaient attribuer ce nom à un autre que lui, Jean savait que Jésus était vraiment ce prophète. Aussi répond-il : « Je ne le suis pas. » — S. AUG. (Traité précéd.) Peut-être répond-il de la sorte, parce qu’il était plus grand qu’un prophète, les prophètes ayant prédit le Christ longtemps à l’avance, tandis que Jean le montrait présent au milieu des hommes.

« Ils lui dirent donc : Qui êtes-vous, afin que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés ? » — S. Chrysostome : (hom. 16 sur S. Jean.) Voyez comme ils insistent et le pressent de nouvelles questions, et comme Jean-Baptiste leur répond avec douceur en détruisant toutes leurs fausses idées et leur faisant connaître ce qu’il était en vérité :