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du Christ, et avec cette espérance, la venue du Christ fut pour eux comme une véritable pierre de scandale.




« Et il répondit : Je ne le suis pas. » — S. GREG. (hom. 7.) Cette réponse donne lieu à une difficulté assez grande : les disciples de Jésus l’ayant un jour questionné sur l’avènement d’Elie, il leur répondit : « Puisque vous voulez le savoir, c’est Jean lui-même qui est Elie. » (Mt 11) Ici on demanda à Jean-Baptiste lui-même s’il est Elie, et il répond : « Je ne le suis pas. » Comment peut-il être le prophète de la vérité, si ces paroles sont en désaccord avec celles de la vérité ? — ORIG. (Traité précédent.) On dira peut-être que Jean-Baptiste ignorait qu’il fût Elie, et c’est l’opinion que soutiennent ceux qui professent la doctrine de la transmigration des âmes dans de nouveaux corps. Les Juifs lui demandent donc par les prêtres et les lévites s’il était Elie, parce qu’ils admettent comme véritable le dogme de la transmigration successive des âmes, dogme conforme à leurs traditions et à leurs doctrines secrètes ; et Jean-Baptiste leur répond : « Je ne suis pas Elie, » parce qu’il ignore sa première existence dans un autre corps. Mais comment peut-on supposer raisonnablement que Jean, qui, comme prophète, a été inondé des lumières de l’Esprit saint, et nous a révélé de si grandes vérités sur Dieu et sur son Fils unique, ait pu ignorer que son âme avait autrefois animé le corps d’Elie ? — S. GREG. (hom. 7.) Si l’on veut examiner à fond cette difficulté, on trouvera le moyen de concilier cette contradiction apparente. Que dit, en effet, l’ange à Zacharie ? « Il marchera devant lui dans l’esprit et la vertu d’Elie, » c’est-à-dire, que