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et ils envoient pour demander à Jean qui il était, des prêtres et des lévites de Jérusalem, c’est-à-dire, des hommes élevés au-dessus des autres, et par leur vocation, et par la ville qu’ils habitaient. Ils s’adressent donc à Jean avec les marques du plus grand respect, jamais ils n’agirent de cette manière à l’égard du Sauveur. Mais la démarche qu’ils font aujourd’hui auprès de Jean-Baptiste, le saint précurseur la fit lui-même à l’égard de Jésus-Christ, en envoyant ses propres disciples lui demander : « Etes-vous celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »— S. Chrysostome : (hom. 16 sur S. Jean.) Jean-Baptiste était à leurs yeux si digne de foi, qu’ils étaient disposés à croire au témoignage qu’il rendrait de lui-même : « Ils envoyèrent pour demander : Qui êtes vous ? » — S. AUG. (Traité 4 sur S. Jean.) Ils ne lui auraient pas envoyé cette députation, s’ils n’avaient été frappés du caractère de supériorité qui brillait en sa personne et en vertu duquel il donnait le baptême. — ORIG. (Traité 6 sur S. Jean.) Jean-Baptiste démêlait dans la question des prêtres et des lévites le doute où ils étaient, s’il n’était pas le Christ qui baptisait, doute qu’ils se gardaient bien de produire au dehors, de crainte de paraître téméraires. Aussi s’empresse-t-il tout d’abord de détruire cette opinion erronée, et de préparer ainsi les voies à la vérité, en déclarant ouvertement qu’il n’est pas le Christ. Ajoutons que le temps où le Christ devait venir était pour le peuple juif un temps d’espérance et de joie dont il jouissait par avance, parce que les docteurs de la loi recueillaient dans les saintes Ecritures les témoignages qui attestaient que ce temps était proche ; c’est ce qui explique comment Théodas réunit autour de lui une assez grande multitude de peuple, et après lui Judas, le Galiléen,