Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, II.djvu/87

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LES

MÉTAMORPHOSES:

ou

L’ANE D’OR D’APULÉE,

PHILOSOPHE PLATONICIEN,

LIVRE HUITIEME.


A la pointe du jour (1), on vit arriver de la ville prochaine un jeune homme, qui me parut être un des domestiques de Carite, cette fille qui avoit souffert les mêmes déplaisirs et les mêmes peines que moi, pendant que nous étions entre les mains des voleurs. Cet homme s’étant assis auprès du feu, au milieu de ses camarades, leur racontoit des choses affreuses et surprenantes, sur la manière dont elle étoit morte, et sur les malheurs de sa maison. Vous qui êtes chargés du soin des chevaux, leur dit-il, vous qui gardez les moutons, et vous qui menez les bœufs au pâturage, apprenez que nous avons perdu l’infortunée Carite, et par un accident effroyable ; mais au moins n’est-elle pas descendue seule aux enfers. Et, pour vous instruire de tout, je vais vous conter la chose comme elle s’est passée dès le commencement, ce qui certainement méritoit bien, pour servir d’exemple à la postérité, d’être rédigé en