Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, II.djvu/502

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pas que le cheval soit léger, il faut que le cavalier soit à son aise.

Ainsi, quand vous examinez un homme, ce ne sont point les choses étrangères qu’il faut considérer ; c’est l’homme même dénué de tout, comme notre Socrate ; car j’appèle étranger ce que nous tenons de nos pères ou de la fortune, et nulle de ces choses n’entre dans les louanges que je donne à Socrate. Il n’y entre ni rang, ni noblesse, ni suite d’aïeux illustres, ni amas de richesses que l’on puisse envier ; car tout cela, comme j’ai déjà dit, lui est étranger. Lorsque vous dites, fils de Prothanius, c’est Prothanius que vous louez, en faisant voir que son nom ne fait point de déshonneur à ses descendans. Vous pourrez de même parcourir tous les autres avantages. Cet homme est d’un sang illustre, direz vous : vous faites l’éloge de ses aïeux. Il est puissamment riche, ne vous fiez pas à la fortune : il est fort et vigoureux, une maladie peut l’affoiblir : il est léger à la course, la vieillesse l’appesantira ; il est tout-à-fait bel homme, donnez-vous patience, il cessera de l’être. Mais, dites-vous, il est parfaitement instruit